Poème illustré par un tableau de :
Elisabeth Fourcade
www.elisabeth-fourcade.net/
On n’ose pas y croire et l’on doit se pincer :
On est le vingt-huit juin ; la première cigale
N’a toujours pas chanté ! Nous sommes consternés
Et ne nous sentons plus en terre provençale !
Dis, petite : où es-tu ? Il fait bon maintenant !
Depuis quatre ou cinq jours on peut parler d’été
Bien que nous n’ayons pas encor eu de printemps !
Il faudrait désormais sortir ton bout de nez
De ton antre de terre et ne plus redouter
Que l’été puisse avoir été anéanti
Par ce Temps insensé ! Laisse nous espérer
Que nous sommes enfin au bout de nos soucis !
Allez ! Fais un effort, ma petite cagnarde !
Viens-t-en sur les grands pins nous jouer ta musique
Car elle est tout l’été ! Si tu veux qu’on flemmarde
Au soleil revenu, ne sois pas amnésique
Et ne nous oublie pas. Vas-y : fais un effort,
Sors vite de ton trou pour entonner ton chant !
Car nous voulons ouïr pour toujours et encore
Sous l’énorme soleil ton chaud criquètement.