Oh, combien cet hiver qui sera bientôt là
S’avère dramatique, encombré de nuées
Embrumant ces journées maintenant dénuées
De projets à court terme ; et où le corona
Nous environne tous, ennemi minuscule
Qui paraît programmé pour notre destruction !
La vie habituelle est comme en suspension,
Et nos petits soucis semblent bien ridicules
Quand on songe à la mort rôdant autour de nous
Comme une affreuse ogresse invisible, assidue,
Qui s’en va dévorer ces délices indues,
Ces vanités sans but nous mettant à genoux
Devant le grand Veau d’Or ! Que l’hiver sera triste,
Plus encor qu’autrefois où l’on ne se souciait
Que de Noël, si proche, et du froid qu’il faisait !
Un hiver pandémique, un hiver terroriste
Qui nous glace d’effroi et nous rappelle enfin
Que nous ne sommes rien au sein de la Nature.
Peut-être sommes-nous au bout de l’Aventure,
Percevant en tremblant l’angoisse du mot « Fin » ?