Il faut ouvrir largement les fenêtres,
Laisser le ciel entrer dans la maison
Qu’on gardait close avec quelque raison ;
Respirer fort, essayer de renaître
Et oublier cet hiver si morose…
On va baisser le chauffage, et le feu
Qui brûle encor va mourir peu à peu…
Et puis laquer le salon tout en rose,
Changer fauteuils, canapés et moquette
Pour y semer d’innombrables coussins ;
Enlève donc tous ces jolis dessins
Piqués aux murs, ses jouets, ses maquettes…
Il faut tenter de rouvrir à la vie
Nos cœurs brisés, tout comme la maison
Qui fut, hélas ! son ultime prison.
Emettre encor des désirs, des envies…
Que le soleil à nouveau se répande
Entre nos murs comme englués de suie !
Je ne sais pas si le malheur s’essuie…
Pour accepter, il faudra qu’on attende
Que nos deux cœurs cessent de se débattre
Comme deux faons empêtrés dans des rets.
Tout transformer… Mais y sommes-nous prêts ?
C’est épuisant, c’est si dur de combattre
Contre la mort qui est encor enclose
Partout ici, depuis qu’il est parti.
N’as-tu pas froid ? Il était si petit…
Dans le jardin s’est ouverte une rose…