Poème illustré par un tableau de :
Jonathan Shearer
www.jonathanshearer.co.uk/
L’air est si chaud ce soir qu’il nous brûle la peau.
Il est sec et brûlant car il s’en vient d’Afrique :
Un coup de sirocco, ce grand vent colérique
Qui a fait de nos fleurs de piètres oripeaux
Pendouillant tristement dans le fond du jardin.
Il faudrait arroser, car le vent boit leur sève
Tel un affreux vampire – et sans cesse et sans trêve !
Ce maudit sirocco est un triste gredin…
Il fait tellement chaud qu’on n’a envie de rien, !
Un film de sable ocré recouvre la terrasse,
Et ce vent du désert laissant partout sa trace
N’est que source d’ennuis ! Son souffle saharien
Délave le ciel bleu, puis il noie le croissant
Soudain bien moins précis et confus de la lune
Qui vient de se lever. Sa douce lueur brune
Ne peut pas transpercer l’ombre l’obscurcissant.
Nos bouches, nos cheveux et nos gosiers sont secs !
L’on boirait sans arrêt à longues goulées fraîches
Car ce satané vent nous vide et nous assèche.
Mais ce n’est pas fini ! Il faudra faire avec,
La météo l’a dit ! Ce coup de sirocco
Est vraiment une horreur… Les plantes se fatiguent,
Il va déshydrater nos brugnons et nos figues.
Oui, ce début d’été a tout l’air d’un fiasco !