Poème illustré par un tableau de :
Annie Rivière
Ces foutus Saints de glace ont flingué mon jardin !
S’éveillant en fanfare avec moult allégresse,
Mes roses ranimées tendaient avec ivresse
Leurs tout premiers bourgeons au soleil du matin
Quand soudain, patatras ! Leur feuillage pendouille,
Et mes autres semis n’ont plus très fière allure
Après ce coup de gel, tout comme la ramure
Du vieux micocoulier. Les trois vieilles fripouilles
N’ont pas raté leur coup en visant ma maison
Egayée par ces fleurs dont elle était si fière
Et qui gommait son air de vieille douairière !
A cause de ce froid qui n’est pas de saison,
Redevenue guindée, avec son air austère
De couvent buriné par la pluie et les ans,
Il a suffi du gel et d’un grand coup de vent
Pour ruiner tout ce qui la rendait moins sévère
Et moins assujettie à l’usure du temps.
Il va falloir trier, ou replanter des plantes
Pour tout recommencer. Qu’elle se ré-enchante
D’être ainsi rajeunie par l’éclat du printemps.
Mais c’est sûr que bientôt elle s’en va renaître ;
Sous la poutre du toit, le nid des hirondeaux
Est prêt à accueillir de tout nouveaux oiseaux.
Lundi, mardi, demain ? Ou bien jeudi, peut-être…