Poème illustré par un tableau de :
Théo Azambr
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Fermement arc-bouté sur les bords de l’Ubaye,
L’hiver ne lâche rien et n’en veut plus démordre,
Ne cessant de piquer, de pincer et de mordre
Nos corps tétanisés par le froid qui tenaille.
Et pourtant en montagne on est habitués !
Mais on va commencer à perdre tout espoir
Tant tout nous semble mort, avec ces pentes noires
Sans un seul germe vert qui commence à pointer.
Comble de grand malheur, il n’y a plus de neige,
Sauf quelques plaques bleues accrochées aux versants.
Trop de sel répandu rend gluants et glissants
Les trottoirs recouverts d’une bouillasse beige.
Il ne reste plus rien des attraits de l’hiver ;
C’en est fini du ski sur les pentes voilées
Des monts gris et brumeux. On est désemparés,
On est dans l’entre-deux, il n’y a rien à faire,
On en a plus qu’assez, on voudrait le printemps !
Même nous, Bas-Alpins, nous aimerions laisser
Au fond de nos placards doudounes et bonnets !
Oui ! Foin des sports d’hiver : on a soif de beau temps !