Bichonnée, polishée, Marguerite est superbe
Et toise avec dédain les bolides en herbe
Qui lui font tous de l’oeil chez les concessionnaires.
On vient de la laver et elle en est très fière,
Comme elle l’est aussi de sa ligne élancée ;
Car malgré les années et son âge avancé,
Dans sa robe incarnat, elle a très belle allure,
Celle que j’ai élue la reine des voitures !
Mais le dieu de la pluie est tellement jaloux.
Qu’il aime concocter une averse de boue
Chaque fois qu’elle est propre et luit de tous ses feux.
Il lui en faut très peu pour se sentir heureux !
Et comme par chez nous on laisse les autos
Dormir à l’extérieur, notamment au temps chaud
De ces étés bénis où il ne pleut jamais,
Marguerite outragée s’est retrouvée criblée
De gouttes jaune d’or sur sa caisse vermeille,
Encor accentuées par ce fichu soleil
Qui pétille de nouveau dans le ciel de juillet.
Il va encor falloir s’escrimer à frotter…
Oui ! L’on dirait vraiment que le ciel m’a maudite
Puisque dès que je veux pouloter Marguerite,
Le ciel m’envoie sitôt ce fichu vent de sable.
Le dieu des pluies d’été est fort désagréable…