Oh, calme-toi, la Mort ! C’est la troisième amie
Aimée très tendrement que je perds depuis peu !
J’ai tellement pleuré que vraiment je ne peux
Plus rien souffrir en plus. Ta folle boulimie,
Fauve affamé de vies, m’a chaviré le cœur
Trois fois depuis un an ! Etait-ce bien la peine
De t’en prendre, féroce, à ces femmes amènes
Que tout le monde aimait ? Elles étaient les sœurs
Que je n’ai jamais eues, mais peut être plus chères
Car choisies librement et en parfait accord
Avec mon caractère. Et toi, maudite Mort,
Tu les as immolées… Mes amies, éphémères
Comme des fleurs coupées, fanées brutalement ?
Si l’on me l’avait dit… Non ! C’était impossible,
Bien trop extravagant… Nos cœurs étaient paisibles
Et l’on n’y pensait pas. C’est souvent qu’on se ment
Sur cette irrémédiable et terrible limite !
Mais n’est-ce point le sort de tout être vivant
De glisser vers la mort irrémédiablement ?
N’est-ce point obligé ? Il faut bien qu’on se quitte
Malgré tout cet amour ! On voudrait oublier
L’inexorable fin toute proche et qui guette
Même nos bien-aimés ; cette mort en goguette
Qui rôde là, derrière, avec tous ses alliés :
Maladie, accidents… Toute la ribambelle
Des horreurs menaçant le pauvre genre humain !
Hélas, nous avons beau enjoliver demain,
La mort prouve en un clic combien elle est cruelle…
En hommage à mes si chères Monique, Maïté et Jocelyne