Poème illustré par un tableau de :
Slowomir Bzdziuch
www.touchofart.eu/fr/Slawomir-Bzdziuch/
Descendant vers l’Ubaye, l’Ubayette serpente
En prenant tout son temps. Paresseuse et patiente,
Elle traîne en méandres ses eaux. L’on dirait
Qu’elle a peine à quitter son lac du Lauzanier.
Pas bien loin de son cours, quelques grosses marmottes
Sifflent énamourées, s’ébrouent et puis grignotent
Les plantes parfumées du tout nouveau printemps.
La rivière roucoule, elle chante en roulant…
Et puis elle s’énerve et, quittant son vallon,
Se jette vers l’aval à travers vaux et monts,
Giclant et gargouillant, progressant en courant.
Jouant même parfois à être un vrai torrent
Qui veut tout renverser de ses eaux triomphales,
Elle dédaigne Larche. Arrogante elle avale
La pente l’emportant vers son Ubaye aimée,
Mûre pour la fusion de leurs eaux emmêlées.