Un oiseau maigrichon s’en vient sur ma terrasse
Depuis hier matin. Il a l’air guilleret
Malgré le temps qu’il fait ; et, fait de ricochets,
Mon joli mésangeau a tellement de grâce
Qu’il ne peut avoir l’air triste et las d’un vagabond :
Il saute un peu partout, aussi vif qu’un clin d’oeil ;
Aussi vif que mon chat, vif comme un écureuil,
Monté sur des ressorts avec ses petits bonds !
Soudain je m’interroge : en ces temps de disette ,
Comment se nourrit-il ? A-t-il une maison ?
Je pourrais le gâter… Mais aurais-je raison
De le ravitailler en gras et en miettes ?
Non ! Je dois rengainer bien vite ma pitié
Car mon chat a flairé lui aussi la mésange.
Je vais la déloger avant qu’il ne la mange :
Foin de toute bonté et de toute amitié !
Va-t-en, petit oiseau ! Il faut que je te chasse…
Ne viens plus te jeter dans la gueule du loup,
Tout au moins dans les crocs d’un terrible filou !
Et je vais, quant à moi, rendre mon cœur coriace…
La conclusion de ce poème est, hélas ! très triste : je n’ai pas été assez vive dans mes réactions, mon chat l’a été plus que moi… Dame Nature est souvent très dure !
Lu sur Facebook :
De Robin Wood :
Encore un bien joli poème tout en légèreté et qui « sent le vécu »… C’est vrai que les Restos du Cœur pour nos amis à plumes peuvent être la porte ouverte à bien des dangers ! Dilemme : se forger un cœur de pierre, ou… engraisser ces pauvres petits qui risquent de terminer « grassouillets » dans l’estomac d’un minou ?