L’automne par chez nous est un grand excentrique,
Avec des coups de blues et des coups de folie.
Il ne faut pas s’y fier : trop souvent lunatique
Et capable de tout, il divague à l’envi,
Aidé par une pluie torrentielle ou le vent,
Ce maudit vieux mistral ne demandant pas mieux
Que de se déchaîner, hurlant comme un dément
Et chassant les nuées de l’immense ciel bleu.
Mais dès le lendemain il est bénin et doux,
Avec un temps tépide et presque printanier.
Finis tous ses excès, terminés les remous :
On dirait un avril ou même un jour d’été !
Une saison fantasque au cours capricieux,
Tout paré de couleurs à la beauté fragile.
Il va cahin-caha, odieux ou délicieux…
Puis l’hiver vient chasser ce frère versatile.