A l’Est, on a repeint le ciel
Comme une étamine rayée :
De rose et d’orange et de miel
Et d’émeraude et de violet .
Puis tout fuse en flots de lumière ,
Et le soleil en émigrant
Des vastes tréfonds de la Terre
S’est tout auréolé d’argent .
Il dissout les dernières brumes ,
Il trompette , il est absolu .
Il a bu goulument la Lune ,
S’est installé au creux des nues .
Il a délayé les couleurs
Que l’Aurore avait mises au ciel ,
Et il a peint d’un bleu vengeur
Son royaume d’un seul coup d’aile …