Face à la plaine bleue, du sommet du Chalvet,
Je regarde le jour éclosant en fanfare
Sur l’horizon brumeux que chaudement chamarrent
Les flèches du soleil qui vient de se lever.
D’abord d’un gris rosé, le ciel vire au saumon :
Un spectacle étonnant à vous couper le souffle !
Puis le feu s’affadit car le soleil s’essouffle
A trop peinturlurer la campagne et les monts
De teintes éloignées de la normalité.
La lumière repeint le lointain paysage
D’un pinceau apaisé et de couleurs plus sages :
Horizon indécis, douces tonalités…
S’élève alors au ciel une horde d’oiseaux
Aux ailes pailletées de fines étincelles.
Sur leurs plumes gonflées la lumière ruisselle,
Comme ces remous d’or qui cahotent sur l’eau
Du torrent déboulant dans la vallée, en-bas.
Des oiseaux inconnus, de curieux volatiles
D’une rare couleur, dont le vol versatile
Chahute le ciel clair. Mais leurs bruyants ébats
Dérange l’harmonie du tout petit matin.
Je m’en vais redescendre en buvant à goulées
L’air vif tellement pur qu’il m’a émoustillée.
M’attends-tu au chalet sous nos draps de satin ?