Assis à la terrasse et badaudant la foule
Qui passe devant lui et lentement s’écoule ,
Il a le regard las , inquiet d’un étranger
Qui fait de tout passant un insidieux danger .
A petites gorgées il aspire et sirote
Une boisson trop brève . Un homme l’asticote
Pour qu’il s’en aille enfin : il n’est pas présentable
Avec ses cheveux gras et son aspect minable .
Il est très fatigué car il a trop marché .
Et si les gens d’ici sont comme ensoleillés ,
Il ne sait si pour eux il est encor quelqu’un .
Et pourtant essentiel il l’est pour ceux qui l’aiment ,
Malgré sa vie perdue ciselée en poème .
Mais il n’est plus ici qu’un insecte importun .