Poème illustré par un tableau de :
Claude Monet
(1840-1926)
Combien de jours encor allons-nous déjeuner
Sur la terrasse au Sud baignée par le soleil ?
Un miracle vraiment , cet été prolongé
Jusqu’à la mi-octobre ! Chacun s’en émerveille
Et rêve d’un climat toujours aussi bénin :
Pas trop froid, pas trop chaud, mais juste comme il faut.
Les portes sont ouvertes et le soleil repeint
Les murs gris du salon à grands coups de pinceau
Dégouttant de lumière. Anne vient d’apporter
Un gigot et du pain, quelques pommes de terre,
Des grappes de raisin dans le vieux compotier
En antique Moustiers qui vient de sa grand’mère.
Ce repas est un rêve au seuil du grand jardin
Toujours fleuri et chaud sous les pins drus et verts.
Profitons en très fort ! Peut-être que demain
Verra éclore enfin le début de l’hiver ?
Pour le moment, mangeons ! Le soleil est si doux
Que nous avons rentré notre grand parasol
Et la brise n’est plus qu’un modeste frou-frou
Qui chuinte doucement, caresse et caracole.