Quand l’été fanera, ils partiront ensemble
Vers ce pays d’Ailleurs où l’on ne connaît pas
De temps calamiteux, si ce n’est quelquefois
Une ondée bienvenue, une pluie fraîche où tremble
L’ombre d’un grand soleil déclinant peu à peu.
Ils cueilleront des fruits et des fleurs, par brassées,
Et leur parfum sourdra de leurs mains embrassées
Jointes sur des bouquets émaillés de lys bleus.
Quand l’été reviendra ? Mais ils y sont déjà,
Dans ce pays d’ici où les fontaines chantent
La saison bienvenue et chaude dont s’enchantent
Leurs corps souvent frileux et courbés sous le poids
De nombreuses années, de multiples saisons.
Jouissant pleinement de la chaleur ambiante
Qui bien souvent paraît aux autres trop prégnante,
Ils en tirent profit contre toute raison :
Ils ont souvent si froid ! Ils aiment le soleil,
Son feu si éloigné de tout ce qui est mièvre,
Suggérant une vie brûlée d’ultimes fièvres,
Pas encor résignés à l’éternel sommeil !