Sous son duvet gonflé au galbe immaculé,
Le chalet dort encor. Seul un léger filet
De fumée s’éparpille au-dessus du toit blanc
Où vient de se poser un énorme milan
Sombre comme la nuit qui obscurcit toujours
Les pentes du Cimet. Les plumes du vautour
Sont tout ensanglantées, mais le sang rouge est noir
Tant l’ombre l’obscurcit, et nul ne pourrait voir
Qu’il est l’incarnation d’un monde sans pitié.
Sous son toit rebondi, le chalet qui dormait
Commence à s’éveiller sous le prime soleil
Dont l’éclat adouci favorise l’éveil
Des gens de la maison. Alors l’oiseau s’enfuit,
Emportant dans son vol des lambeaux de la nuit.
Ne reste sur le toit qu’une traînée de sang,
Souillant pour quelques jours l’édredon innocent.