Poème illustré par un tableau de :
Antoine Martinez
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Ils ont quitté leur terre, ils ont éteint le feu
Allumé par leurs pères dans l’âtre charbonneux.
Ils ont fui la misère et le soleil furieux,
La tiédeur de la mer, ses rires et ses jeux
Car la pluie nourricière, dissipée par le feu
D’un astre délétère, s’est tarie peu à peu.
Comme de pauvres hères, c’est tout loquemiteux
Qu’emportant leurs prières ils ont quitté leurs dieux.
Et l’herbe séculaire va ronger d’ici peu
Les pierres angulaires dressées par leurs aïeux.
Ils ont quitté leur terre, ils ont quitté leurs dieux
Ils ne sont plus ailleurs que de très pauvres gueux.