Une grenouille subreptice
Coasse à la lune cornue.
Ses deux interminables cuisses
Enserrent son torse pointu.
Ses yeux d’or sont écarquillés,
Tout ronds et un peu globuleux.
Elle est une émeraude, elle est
Comme un fruit vert sur l’onde bleue.
Sur une large feuille plate,
La bestiole du temps perdu
Chante l’été qui s’carapate.
Le doux septembre a disparu.
Dans la nuit toute veloutée
Par les derniers rayons vermeils,
Elle commence à ressasser
La lumière enfuie du soleil.
Et son chant est si monotone,
Il est si triste et discordant
Qu’il se pose en bouffées d’automne
Sur les bords fangeux de l’étang.