Cette année le printemps est rouge,
Rouges les champs, rouges les près,
Rouges les rives d’autoroutes
Et les bordures des fossés.
Des hordes de coquelicots
Etalent leur jonchée de sang
Comme de gais cocoricos
Tout ébouriffés par le vent.
Leurs pétales sont si graciles
Qu’ils sont tout de suite fanés
Quand on les cueille encor fragiles
Et alourdis par la rosée.
Cependant leur rouge trompette
Sur le vert aigu du printemps,
Leur rouge exagéré cliquète
De tous ses feux exubérants.
Mais parfois un éclair jaillit
Du pourpre tapis lumineux :
Une giclée de pissenlits
Jaunes, costauds et vigoureux.