Poème illustré par un tableau de :
Cézanne
(1839-1906)
Sur le ciel blond, patte griffue,
ll se déploie en éventail.
Ses branches torses toutes nues
En font un noir épouvantail.
Mais les corbeaux n’en ont pas peur
Et compagnons du triste hiver
Ils se sont tous perchés en choeur
Sur l’arbre sans once de vert.
Les branches semblent mortes mais,
Malgré la froidure qui mord,
Dans la profondeur de l’aubier
Un souffle léger vit encore.
Il est si tenace, insidieux,
Que peu à peu il se faufile,
Aspiré par l’espace bleu
Du ciel au-dessus de la ville.
Même ténu et fragile ,
Il est lourd d’une énorme force
Qui va faire poindre , graciles,
De tendres bourgeons sur l’écorce .