Poème illustré par un tableau de :
Vladimir Kush
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Quand en hiver le vent secoue les toits que givre
Son souffle déchaîné venu tout droit du Nord,
Les gens rentrent chez eux tels les marins au port,
Zigzaguant en marchant comme s’ils étaient ivres.
Car le vent de décembre est si tonitruant,
Si puissant quelquefois qu’il vous stoppe ou vous pousse,
Vous giflant violemment de ses rafales rousses,
Agitant comme un fou les arbres en beuglant
Et en expectorant sa complainte démente :
Un cinglé déchaîné, ce mistral à la con
Qui se met à mugir pour des motifs abscons !
On était si tranquille avant qu’il ne tourmente
La Provence agitée par son fichu tintouin !
Il envoie valdinguer des babioles qui traînent,
Les soulève, les tord, les brusque et les entraîne
Jusqu’au bout, tout là-bas, vers l’horizon marin.
Le grand mistral est fou quand il passe à l’attaque,
Quand il veut conquérir les terres de l’hiver,
Quand il s’en vient chez nous des confins de l’Enfer
Pour courir en hurlant d’Avignon à l’Estaque.