Poème illustré par un tableau de :
Nath1905
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Quand il fait vraiment chaud, à tel point que la brise
Ne peut plus rafraîchir les rues de Mandelieu,
Arnaud va sur la plage, attendant que les cieux
Virent au noir foncé sous la figure grise
De la lune complice. Et quand tout dort enfin,
Après avoir chaussé ses semelles de plomb,
Il marche sous les flots, tel un homme-poisson,
Allant parmi les fonds méditerranéens
Où l’eau illuminée par l’astre cramoisi
Le baigne comme l’air quand il est sur la terre ;
Pour lui-même une énigme, il erre sous la mer,
Ne sachant pas comment il peut agir ainsi.
Il ne respire pas, il n’en a pas besoin :
C’est un être amphibie. Tout le monde l’ignore
Car il ne va sous l’eau que quand la ville dort…
Un Humain qui aurait des gènes de dauphin !
Le monde sous-marin lui est très familier
Et la vie d’en-dessous volète autour de lui,
Frôlant et caressant son grand corps défraîchi ;
Il se sent sous l’eau bleue bien moins vieux, si léger…
Comme des algues bleues, ses cheveux qui volètent
Palpitent dans son cou en halo frémissant.
Il se sent soudain beau, immortel et puissant,
Désireux d’occulter l’étrange vie secrète
Qui le mène sous l’eau dès qu’il a un instant.
Mais il sait bien qu’un jour il ne reviendra pas
Et que sans nul regret, c’est sûr, il restera
Dans ce monde marin dont il s’est fait l’amant.