Poème illustré par un tableau de :
Claude Couturier
(1820-1879)
Le ciel enchifrené a sorti son écharpe
Transparente et gonflée de brouillard matinal,
Et la brise d’été vient de ranger sa harpe
Pour passer le relais au fantasque mistral.
Les jours sont bien plus courts et septembre se meurt :
On éclaire plus tôt, l’on ferme les fenêtres
Sur le jardin frileux où les dernières fleurs
S’empressent de fleurir avant de disparaître
Pour offrir à Chronos leur jolie petite âme.
Mais l’on est bien encor, il fait toujours très doux.
Le soleil adoucit les redoutables flammes
Qui ont brûlé le Sud tout au long du mois d’août,
S’affichant en ami qu’il va falloir chérir.
Les boutons du rosier sont beaucoup plus pérennes,
S’ouvrant tout en lenteur avant de dépérir :
La fraîcheur du matin leur est-elle une aubaine ?
Il fait bon, il fait doux. C’est un très bel automne
Avec des tons dorés et un tendre soleil
Qui joue à l’innocent. De longues traînées jaunes
Brouillent insolemment le despote vermeil.