Il était une fois un très riche écureuil,
Entassant un trésor sans aucune décence ;
Qui déjà fort aisé du fait de sa naissance,
N’aurait pu, non jamais ! ne point jeter un oeil
Chaque jour sur ses biens acquis en empilant
Avec moult âpreté toujours plus de richesses ;
Son insatiable faim – pire qu’une maîtresse !
Lui faisait amasser des montagnes de glands.
Il trônait sur son tas, attendant patiemment
Que tous les écureuils asservis lui apportent
Chacun son gland du jour, posé devant sa porte
Pour gonfler sa fortune acquise impunément,
Quand l’un d’eux plus hardi soudain se rebiffa
En refusant tout net de payer sa prébende.
Un copain le suivit, et puis toute la bande
Qui enfin délivrée sitôt se défila.
Planté là, l’écureuil se mit à tempêter,
Gigotant tant et plus sur son tas trop énorme
Pour être bien solide et correspondre aux normes.
Il sautait comme un fou, et à tant s’agiter
Sur la pile de glands, il la fit s’écrouler.
Englouti par son bien, l’écureuil ploutocrate
Eut la queue bousillée… Ce conte vous épate ?
Pourtant si l’on est nul, rien ne sert de gueuler
Quand on est sanctionné : on le mérite bien !
Puissent ainsi finir tous ces maudits vauriens…