Il y a tout là-bas, par delà la montagne,
Un pays merveilleux que nul n’a jamais vu ;
Car dès qu’on s’en approche, il recule et s’éloigne
Comme un rêve au matin. Et personne n’a pu,
Jamais, au grand jamais, savoir un jour l’atteindre :
Il est comme un mirage, il fuit à l’horizon
Et se perd au lointain. Ne pourraient le rejoindre
Que des gens au cœur pur et parfaitement bons,
Ce qui n’existe pas, tout au moins sur la Terre.
Il n’y a point d’Humains pour avoir pollué
Son ciel inaltéré inondé de lumière ;
Un ciel couleur saphir, et comme salué
Par les nuées d’oiseaux joyeux qui le survolent,
Mésanges, étourneaux et rossignols mêlés,
Et bien d’autres encor,.. Une gaie cabriole
Pépiant à qui mieux mieux, corps et ailes mêlés !
La montagne y est bleue et ses pentes couvertes
De myriades de fleurs de toutes les couleurs.
Des milliers d’animaux courent sur l’herbe verte,
Copains comme on peut l’être en étant frère et sœur.
Lumière veloutée, coloris chatoyants,
Tout y semble incroyable et fait pour le bonheur.
Equilibre parfait, paysages riants
Où l’on voudrait se perdre, au moins pour quelques heures.
Un fort joli tableau ! Un pays idyllique
Peint il y a fort longtemps par un maître d’antan
Croyant au Paradis ; un poète, un mystique
Qui prit pour l’inventer le cœur pur d’un enfant.