S’abîmant dans la mer, le ciel terne a fondu
Dans les flots vert-de-gris. Le temps est très instable
Depuis début juillet ; un temps si détestable
Qu’il fourvoie dans leur vol les gabians éperdus
De ne plus s’orienter dans le ciel de l’été.
Piaulant leur désarroi, les oiseaux semblent geindre,
Et le sombre Turner aurait très bien pu peindre
Ce ciel se confondant avec la fluidité
Des flots où a sombré l’horizon disparu.
Mais que fait donc le Temps qui se plaît à détruire
Ainsi tous nos étés ? Devons-nous en déduire,
Le cœur désespéré, que ce monde est perdu ?
La lumière est grisâtre. Où donc est le soleil ?
L’on dirait qu’il décroît et qu’il se ratatine
Chaque jour un peu plus ! Une bien triste mine
Pour l’astre triomphant et dont l’éclat vermeil
Illumine nos jours depuis la nuit des temps !
Du brouillard en été ! La Méditerranée
Clapotant comme un lac a les couleurs fanées
D’un novembre blafard, et ses flots cahotants
Sont aussi délavés que le ciel incertain.
Notre mer tant aimée prend la teinte uniforme
De ce temps cotonneux qui peu à peu transforme
Son azur éclatant en indigo déteint.