Mon petit cœur de chat est vraiment douloureux :
Le Ciel s’était montré jusqu’ici généreux
Pour moi depuis toujours ; mais depuis cet automne,
Ma vie est fracassée, bousillée par un homme…
Dieu des Chats, que fait-il allongé sur le lit
A gigoter ainsi ? Pourquoi ces petits cris ?
Sont-ils devenus fous ? Et pourquoi ma maîtresse
Dispense-t-elle ainsi tout un tas de caresses
A ce maudit humain ? Je me sens délaissé…
Pourquoi depuis l’été ce grand type empressé
S’en vient-il donc la voir de façon régulière ?
Savez-vous que parfois l’on ferme ma chatière
Pour me laisser dehors ? Je n’y suis plus du tout…
Me comparerait-elle à ces affreux matous
Qui rôdent dans le coin ? Mon adorable ingrate
Aurait-t-elle oublié ? Je lui léchais la patte
Pour la réconforter, quand son maudit mari
La laissant toute seule un beau jour est parti ;
Je savais l’apaiser avec délicatesse,
En petit chat aimant. Maintenant la drôlesse
Semble avoir oublié à quel point je l’aimais,
Ne me caressant plus, du moins presque jamais ;
Tout au moins pas autant que moi je le souhaite !
Ne serais-je donc plus pour Léa… qu’une bête ?