Poème inspiré par un tableau de :
Marion Warren
http://www.marion-warren.rmc.fr
Le soleil est entré dans la pièce et se tient
Derrière elle au moment où elle se maquille.
Son éclat est très vif et ne lui cache rien
Des atteintes du Temps : elle est partie en vrille,
Cette extrême beauté dont elle était si fière !
Les années ont brouillé l’ovale du visage ;
Sa peau est ravinée par l’excès de lumière
Accentuant ses traits. Et ces rudes ravages,
Stigmates du soleil, du temps et du tabac,
Sont cruels et lui font une piètre figure.
Une existence dure et d’énormes tracas :
C’est fou ce qu’un corps las peut subir et endure !
Mais pourquoi les journées passent-elles si vite ?
Pourquoi devient-on vieux avant d’avoir vécu ?
Pourquoi ne comprend-on quelles sont ses limites
Qu’à l’ultime moment ? Tous ces rêves perdus !
Elle est désabusée et reprend son ouvrage
– Du fond de teint par là et de la crème ici –
Pour tenter d’effacer les énormes outrages
Dont le Temps en passant a maculé sa vie.