J’ai confié mon jardin à une vieille amie
Car je devais partir. Mais je n’aurais pas dû !
J’ai trouvé en rentrant le pauvret éperdu,
Tout sec et désolé. L’anhydrie ennemie
Avait déjà tué la plupart de mes fleurs ;
La femme de confiance était une traîtresse
Et j’ai cru défaillir en voyant la détresse
De mon petit Eden ! J’ai versé quelques pleurs…
Puis j’en ai replanté d’autres encor plus belles
Avec force sueur et pas mal de jurons.
Le soleil m’a aidée, et bientôt nous verrons
Mes plantes rénovées fleurir en ribambelles.
J’ai perdu une amie ; j’ai un nouveau jardin
Qui pousse à qui mieux mieux pour m’être sympathique.
Je m’en vais retrouver un espace idyllique
Embaumant a giorno le lys et le jasmin…
La terre est bonne, ici, tout y pousse à foison !
Mon plumbago déjà transforme la lumière
En bribes de ciel bleu, et la Nature entière
Soucieuse de m’aider s’est mise au diapason.