Poème illustré par un tableau de :
Georges Binet
(1865-1949)
Le grand jardin de pierre est tellement fleuri
Qu’il semble sous le ciel émettre la lumière
De ce premier novembre. Et dans leurs pots en terre,
Les chrysanthèmes d’or ont le roux friselis
Qu’a la tête bouclée des anges des vitraux.
Dans les larges allées, des flots de promeneurs,
Les bras tout encombrés, ploient sous le poids des fleurs
Qu’ils vont offrir aux morts dormant dans leur tombeau
Et dont ils pensent tous qu’ils percevront ainsi
Combien on les aimait. La brise s’est levée,
Semant sur le gravier des pétales cuivrés
Qui volent ci et là, palpitant comme si
Une vie mystérieuse en faisait des oiseaux.
Le vaste cimetière est presque silencieux
Sous le ciel clair d’automne où des nuages bleus
Voguent en cahotant comme de grands vaisseaux.
Quel talent!! Très beau poème