Poème illustré par un tableau de :
Gustave Courbet
(1819-1877)
Entre deux pins chenus vire une balancelle :
Des filins, un filet et une fille dessus
Et le balancement de la jolie donzelle
Fait taire les criquets crochés aux troncs tordus.
Certains parleraient d’un hamac.
Moi je préfère « balancelle » :
Ce mot sied mieux aux entrelacs
Où s’incurve son corps d’oiselle.
L’air sent bon l’herbe et la sariette
Distillant une odeur poivrée …
Mais le lacis de cordelettes
S’est soudain démantibulé !
Alors plus qu’humiliée, se frottant le séant,
Culbutée sur le sol cabossé et poudreux,
Profèrant moult jurons la délicieuse enfant
S’est mise à hululer en insultant les dieux.