Poème illustré par un tableau de :
Henri Auchère
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Lance en main, bien campé comme un guerrier d’antan,
Terriblement stressé, immobile, il attend
L’ennemi galopant là-bas à l’horizon.
Il faut qu’il en protège et jardin et maison
Avec cette pauvre arme : oh, combien dérisoire !
Comme s’il se battait avec une pétoire
Contre un monstre éructant et quasi invincible
Qui est pour le moment à peu près invisible,
Mais qu’on entend gronder plus loin, en contrebas !
Il n’en peut plus d’attendre ; il a chaud, il est las
D’arroser sans arrêt murs, pelouse et terrasse
Pour qu’ils soient détrempés. Tandis qu’il s’escagasse,
Et peut-être pour rien, il se sent bien petit
Face au rideau de feu dévorant le maquis :
Un piètre combattant ! Là-haut les Canadair
Avec leur va-et-vient qui fait bourdonner l’air
Tentent d’anéantir l’incendie qui avance,
Ravageant sans pitié ce pays de Provence
Dont il est le fléau depuis l’aube des temps.
Son long tuyau en main, prêt à tout, l’homme attend…