Un stalactite délicat
Est suspendu à une branche
Et il sourd de la glace blanche
Des gouttes qui sonnent son glas.
Le soleil le rend plus ténu
D’heure en heure, et toujours plus mince
Au fil du temps froid qui l’épince.
Au bout de sa flèche pointue
De fragiles sphères bien rondes
En ligne tombent en cadence
Sur le sol blanc, comme la danse
De perles bleues. La glace blonde
Sous les rayons du soleil roux
Est de plus en plus transparente.
Elle devient évanescente
Et crible la neige de trous.
Encor un fil, et puis plus rien
Qu’un peu d’eau lapée par le vent,
Par la chaleur et par le temps,
Peu à peu le printemps s’en vient …