Il fait le fanfaron, trônant en haut du ciel,
Hérissé de rayons qui transpercent Marseille
De leurs dards acérés. Et sa gloire ensoleille
Même les vieux quartiers d’un jet d’or et de miel.
C’est la fin de l’été et pourtant il explose
Encor de mille feux, comme s’il ignorait
Qu’il va bientôt devoir un peu édulcorer
Son éclat belliqueux en tempérant de rose
Ses couchants flamboyants. C’est la fin de l’été ?
C’est vrai qu’on a senti qu’il est un peu plus mou
Depuis le vingt-cinq août, même si des remous
De son ancienne ardeur nous prouvent qu’il était
Il y a encor peu le grand maître en Provence.
Marseille va souffler, bien-être retrouvé…
Mais le bougre est encor un brigand éprouvé,
Même s’il s’affaiblit ! Gardons donc nos distances
Car il peut encor nuire en nous brûlant la peau !
Mais après tout, tant pis ! Nous avons l’habitude
De ses excès déments, avec la certitude
Que l’automne revient toujours fort à-propos
Pour le calmer un peu. Et puis quelle détresse
S’il nous laissait tomber, ce sacré vieux soleil
Forgeant notre lumière ! Un terrible réveil
Pour tous les Provençaux si leur chère prêtresse
Les offrait à la pluie, au froid et au brouillard…
C’est gonflant s’il fait chaud ? Bien ! Sortons nos ombrelles !
Notre vieux fanfaron va se faire la belle ?
Nous en pleurerons tous, mais peut-être un peu tard…