Poème illustré par un tableau de :
Claude Théberge
www.claudetheberge.com/
Au dessus de Toulon plane un vaste oiseau blanc,
Une immense mouett(e) dont les plumes d’argent
Scintillent sous les rais du soleil fou en transes,
L’énorme soleil roux d’un été trop intense.
Ses ailes sont brodées d’une bordure noire.
De son froid regard jaune adapté à tout voir
A son bec acéré, tout est aigu en elle.
Et portée par le vent comme une caravelle,
Elle flotte très haut dans le ciel un peu gris
Quand soudain elle plonge en poussant un long cri.
Elle a perçu en bas ce que nul ne peut voir :
Une âme en départanc(e) rongée de désespoir.
Elle la cueille alors comme une fleur fragile
Au coeur d’une maison du centre de la ville
Et puis elle remonte, alourdie par le poids
Délicat et ténu d’un pauvre être aux abois ;
Car il vient de mourir, ne sait plus où il est.
Mais le long vol planant est si doux, si feutré
Qu’il se rassure enfin, pelotonné au chaud,
Et l’oiseau de lumièr(e) l’emporte tout Là-Haut …