Le chemin de l’hiver s’en va vers l’Inconnu
Sur ce pont incertain qu’est la grande vieillesse.
Passerelle tanguant en une ultime ivresse,
Il avance aux abords de ce qui est connu.
Il se perd quelquefois dans un vague brouillard
Floutant perfidement les contours d’une vie
Devenue froide et nue. Où s’égare l’envie
De faire des projets ou d’aller au hasard…
Le chemin de l’hiver est maussade et glacé.
S’enfonçant lentement dans une épaisse brume,
Il est vide, assombri, mais parfois s’y allument
Des étoiles surgies du fin-fond du Passé,
Les légères lueurs d’une mémoire enfuie.
C’est un pont ébranlé qui chavire et qui tangue,
Passant péniblement au-dessus d’une gangue
Interdisant l’essor d’annales enfouies.
Y cheminent des vies peu à peu emportées
Vers un Ailleurs secret, derrière ce nuage
Diluant dans le flou la merveilleuse image
De rives éclairées par un durable été…
José Motta-Bant
Beau poème, riche en émotions…
Jacques Bec :
Ton dernier poème Beau, très beau même, évidemment existentiel…