Hiératique, un chat noir médite sous la lune
Accrochée au ciel bleu où clignent trois étoiles.
Par moments, tiède et douce, une brise importune
S’en vient briser son rêve, ébouriffant son poil
De mille friselis qui le font frissonner.
Il ne bouge pas plus qu’une statue d’ébène,
Surplombant sans la voir la Méditerranée,
Ne se sentant soumis qu’à la lune, sa reine
Qui le fascine tant qu’il en perd le sommeil.
L’horizon lumineux crépite sur la mer
En des millions de feux, parcelles de soleil
Oubliées par le jour. Les fragments de lumière
Ont tant charmé le chat qu’il est ensorcelé,
Vrombissant de ronrons. Ses très longues moustaches
Aiguës et argentées vibrent énamourées,
Et il miaule à la lune, la queue en panache.