Le chalet sous la lune est encapuchonné
D’un épais bonnet blanc que la froideur laiteuse
De ce treize janvier a comme amidonné.
L’astre fait resplendir la couche de poudreuse
Tombée pendant la nuit, Elle a tout arrondi,
Tellement boursouflée que le moindre détail
Des pentes enneigées en semble rebondi.
Le ciel est bleu marine, et cet épouvantail
Qu’est le vent de l’hiver là-haut dans la montagne
Paraît depuis des jours à jamais disparu.
Comme émergeant d’un conte au pays de Cocagne,
Le chalet est serein sous le feutre incongru
Que le ciel a posé sur son faîte couvert
Par la neige masquant sa toiture abîmée.
Comme pour mieux narguer le souffle de l’hiver,
Sa sombre cheminée exhale une fumée
En forme de soupir qui sinue et s’envole
Jusqu’aux confins du ciel noir et mystérieux.
Sur ses vitres tremblote une lumière molle
Cillant en clignotant comme d’énormes yeux.