Poème illustré par un tableau de :
Sidney Sinclair
www.sidneysinclair.com
Le bord de la fenêtre attire les regards :
Il est si bien fleuri et ses fleurs sont si drues
Qu’il semble illuminer la froideur de la rue ;
Une bien triste rue où l’été naît très tard
Tant son orientation est néfaste au soleil.
Mais le gros pot ventru semble avoir concentré
Tous les chauds rayons d’or du tout nouvel été.
Ce sont des géraniums, énormes et vermeils,
Bien gavés de terreau , mais aussi de tendresse.
Car les fleurs sont ainsi, aimant par-dessus tout
Qu’on en prenne grand soin. Elles sont comme nous !
Celle qui s’en occupe éprouve de l’ivresse
A les idolâtrer, parfois à la folie :
Juste ce qu’il faut d’eau ; élaguer et pincer ;
Mettre un engrais coûteux ; ôter les fleurs fanées
Et exterminer tout fauteur de maladie :
Elle y passe du temps, les fleurs lui retournant
En beauté et parfum les soins qu’elle leur donne ;
Et dans tout le vieil Aix il n’est vraiment personne
Qui ait des géraniums aussi mirobolants !