Poème illustré par un tableau de :
Suzanne Michel
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Au jardin ce matin l’air a été lavé
Par la première nuit d’un tout nouveau printemps,
Et il y flotte encor un halo odorant :
Celui des crocus blancs que je viens de couper.
Je gonfle mes poumons d’un grand bol de fraîcheur
Et me sens nettoyée soudain de fond en comble.
Une incroyable joie me submerge et me comble,
Et la fraîche goulée coule jusqu’à mon coeur,
M’enivrant tout autant qu’un bandol de Saint Cyr.
Un air pur et tout neuf, imprégné de l’aigreur
De l’âcre odeur acide des nouvelles fleurs,
Qui m’étourdit soudain, me grise et me chavire.
Le mistral apaisé s’est mis à l’unisson,
Se transformant en brise au souffle du soleil.
Il courbe doucement les tulipes vermeilles,
Courtisant le printemps en chantant sa chanson.