Poème illustré par :
Cong-Zhou
www.cultureinside.com
La fille du mistral qu’on appelle la brise
Joue au fil des jours neufs à dépouiller les branches
De leurs frêles atours : parure rose et blanche
Eclose depuis peu sur leur écorce grise.
Elle fait voltiger dans le doux ciel laiteux
Les fleurs un peu fanées des gros arbres fruitiers
Aux rudes troncs rugueux, solidement ancrés
Dans les champs du Comtat pas bien loin de Monteux.
C’est une valse lente, un joli tourbillon
De pétales rosés semblant battre des ailes
Comme les papillons à la vie brève et frêle
Se posant en douceur dans le creux des sillons.
Mais à peine y sont-ils que, repris par le vent
Tout grelottant de rire à tant les malmener,
Ils repartent bientôt pour un nouveau ballet,
Voletant et dansant au bal bleu du printemps.