Poème illustré par un tableau de :
Ivan Eyre
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Divaguant à l’entour de la maison qui dort,
Le vent d’automne geint ; et une ribambelle
De feuilles dépecées danse sous la tonnelle
Séchée et dénudée sans ses lourds pampres d’or.
Le vent d’automne pleure, et le ciel est bien gris,
Qui court ennuagé au-dessus du village.
Saint-Cannat l’embrumé ressemble à un mirage
Tant la lumière est floue. Mon jardin défleuri
A vraiment l’air minable ; il est dépenaillé,
Vêtu de haillons gris. La maigre silhouette
De mon épouvantail n’a même plus de tête,
Ecimé par le vent qui l’a tout débraillé.
Le mistral se lamente, exsangue et pleurnichard,
Tournoyant sur lui-même en maigres pirouettes
Tristement essoufflées. Culbutes imparfaites
D’un vent à l’agonie dans un épais brouillard.
Tout est terne et bien gris. Mais où sont les couleurs,
Tous ces jaunes, ces roux irradiant la garrigue
De leur aura de feu ? Se mourant de fatigue,
Mon jardin brumasseux n’a plus aucune fleur…