Poème inspiré par un tableau de :
Gilbert Abric
Costaude et bien campée sur ses énormes pieds,
Plantée dans la cuisine depuis soixante ans,
C’est la table du mas. Un vieux meuble d’antan
Dont on ne pourrait plus vraiment se séparer !
Une oeuvre de titan ! Charpentée dans un bois
Qui fleure bon le miel, pesant bien une tonne,
On ne peut la bouger ; et Magali marmonne
Qu’elle préfèrerait une table Ikea,
Ce qui indigne fort les gens de la famille.
Bien sûr elle plaisante, et la gave de cire
Pour mieux la faire encor rutiler et reluire
Sous les rayons d’argent du soleil qui brasille
Et qui entre à foison au coeur de la maison.
Elle est un peu bancale et ses lattes disjointes
Ne sont plus trop d’équerre. Ci et là quelques pointes
Sont les sceaux oxydés d’une réparation
Parfois un peu baclée. C’est une antique table,
Usée, encaustiquée par les milliers de bras
Qui s’y sont accoudés lors de moults repas.
Relique familiale à l’âge vénérable…