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Le nez hors de son trou, une souris regarde
La grand’pièce encombrée où vivent les Delors.
Car le chat n’est pas là : il doit être dehors
A traquer méchamment – que le bon Dieu les garde !
Les autres souriceaux d’une gent plus sauvage.
Les Delors, qui sont six, s’agitent constamment,
Poussent des hurlements et font tant de boucan
Qu’ils en paraissent fous ! Cela crée des ravages
A l’ouïe du rongeur, trop fine et délicate
Pour ouïr sans broncher le chambard des Humains ;
D’autant que, tout à l’heure, Aristide le chien,
Aboyeur patenté, vient de lever la patte
Au milieu du salon… La bestiole en a marre
Du chahut des Delors, de ce bruit, de leurs cris !
Un tel tohu-bohu ne sied pas aux souris ;
La nôtre n’en peut plus de tout ce tintamarre !
Demain, c’est évident, l’animal déménage
Pour aller chez les Biot vivant un peu plus loin
Pas bien loin des cinglés, au coeur de Lourmarin.
Etre ainsi dérangé, ce n’est plus de son âge…
Il lui faut s’en aller, sa décision est prise,
D’autant que les deux Biot sont de doux petits vieux :
La paisible souris ne saurait rêver mieux…
Elle va donc rentrer pour faire sa valise !