Poème offert à la Savonnerie du Sérail
A Sainte Marthe il est une savonnerie ;
La dernière à Marseille à fabriquer ainsi
Du bon savon d’antan selon la tradition :
Luxe de l’ancien temps, savon qui fleurait bon
La grave et appliquée toilette du dimanche !
Une fabrique usée par le temps et qui penche,
Où survivent toujours conventions, savoir-faire,
Et où l’on bosse dur comme autrefois nos pères.
On mélange la pâte : huile d’olive et soude
Dans d’énormes chaudrons. Vive l’huile de coude !
Elle cuit longuement, pendant quatre heures au moins…
Puis on la fait sécher et l’on en fait des pains
De nouveau découpés en cubes qu’on parfait
A la main, comme les Anciens l’ont toujours fait.
Puis un dernier séchage en plein air, et moulage
Pour marquer chaque bloc : c’est de la belle ouvrage…
Boulevard de la Forge, on a le nez qui frise
Tant tout fleure le propre et l’odeur des chemises
Qu’on vient de savonner et qui flottent au vent.
Ca sent bon le savon qu’on fabriquait antan…