Les mélèzes sont roux sur les pentes à pic
Où les hauts résineux enflamment les versants
De leur feuillage rouge. Et le soleil couchant
Accentue leur éclat de sa lumière oblique.
Les arbres exacerbent leur rousseur dorée
Avant que le vent fou bientôt ne les dénude ;
Car l’automne est cruel et la nature est rude
Qui va les dévêtir pour mieux les humilier.
Ils sont vraiment les seuls parmi les résineux
A perdre leurs épines. Mais leur différence
En fait les rois d’octobre. Et toute la Provence
Applaudit leur beauté qui enchante ces lieux
Où serpente l’Ubaye et gronde la Durance.
Les grands mélèzes droits, surplombant les rochers
D’où tombent des torrents aux eaux bleues forcenées,
Recouvrent les monts noirs de leurs forêts garance.