Tourbillonnant en rond au hasard du chemin,
Haillons déchiquetés, légers fragments de rien
Emportés par le vent, des feuilles craquelées
Et qui n’auront vécu que le temps d’un été
Tournent en farandole et vont s’éparpiller
Tels de légers esquifs en Méditerranée.
Feuilles effilochées en précaires dentelles,
Elles sont tout aussi fragiles que les ailes
Des derniers papillons pirouettant au vent.
Elles dansent, valsant dans l’air virevoltant,
Arrachées par la bise au vieux micocoulier
Arc-bouté vaillamment à l’autre bout du quai.
Le mistral les malmène et les fait tournoyer,
Sans considération et sans aucun respect
Pour les bribes de vie qu’elles furent hier,
Puis il les dissémine au-dessus de la mer.