Poème illustré par un tableau de :
Amedeo Modigliani
(1884-1920)
La rousseur lui va bien, et son teint piqueté
D’éphélides dorées a la blancheur du lait.
Visage auréolé d’une rouge crinière,
Et longs yeux d’ambre blond tacheté de lumière,
Elle est la plus jolie des filles de Venelles,
Mais paraît ignorer à quel point elle est belle
Car sa beauté n’est pas celle des filles d’ici :
La rousseur ne sied point au soleil du Midi
Qui rayonne trop fort pour sa délicatesse.
Toujours accompagnée par sa chatte Caresse
Aussi auburne qu’elle, elle fuit les humains.
D’allure un peu furtive, on dirait qu’elle craint
Quelque chose ou quelqu’un ! Car elle a tellement
Essuyé de lazzi quand elle était enfant
Qu’elle ne se lie pas. Sa chatte est son amie :
Aussi rouquine qu’elle et tout aussi jolie,
Elle est parfaitement sa réplique animale.
Caresse et Coralie : sous le ciel provençal,
Deux êtres de lumière et roux comme le feu,
Accordés et amis par la grâce des dieux.