Poème illustré par un tableau de :
Jean-Baptiste Valadié
Elle s’est acheté une robe légère
Qui flotte dans le vent comme une nuée bleue.
Le tissu, de la teinte exacte de ses yeux,
Est si arachnéen qu’il a tout à fait l’air
Du voile qui couvrait la longue chevelure
De la fée Mélusine. Et la jolie Daphné
S’y sent belle à ravir en ce nouvel été
Qui pointille de roux sa charmante figure.
Le coton de sa robe est tellement léger
Qu’elle doit la tenir afin que le mistral
Ne la soulève pas. Ce coquin infernal
N’a aucune vergogne à ainsi s’immiscer
Là où nul n’a le droit d’aller sans son accord !
Mais Daphné s’en amuse et court dans le soleil
Qui brille à qui mieux-mieux et fait vibrer Marseille,
La ville où elle est née pas bien loin du Vieux Port.
Le tissu bleu pervenche est si immatériel
Qu’il volète tout comme un vol de papillons :
Une mousse de soie, un rêve de coton
Léger comme un soupir qui la nimbe de ciel !